1990-1994 : Les échecs du gradualisme

Au début de la transition, la Hongrie se place au premier rang des pays d'Europe centrale et orientale du fait des réformes mises en œuvre sous le communisme et de son infrastructure financière, à même de soutenir le développement de l'économie de marché.

Contrairement à la Pologne ou à la République tchèque qui choisissent le passage radical à l'économie de marché, la Hongrie opte pour une politique gradualiste. L'objectif est de conduire les réformes progressivement, à mesure que celles-ci sont acceptées par la population. Bien qu'hostiles à toute politique keynésienne, les institutions internationales reconnaissent que la Hongrie est suffisamment avancée pour ne pas nécessiter le big bang d'une thérapie de choc.

Le programme gouvernemental mis en œuvre a pour but de développer le passage à l'économie tout en évitant les restructurations douloureuses en termes d'emplois et en favorisant le développement des régions les plus pauvres et des petites et moyennes entreprises. Toutefois, la transition s'enlise au point que la Hongrie est en situation de quasi-faillite au milieu des années 1990. Un programme d'ajustement, le célèbre plan BOKROS, est mis en œuvre en 1995. Celui-ci vise à accélérer la libéralisation et la privatisation mais surtout à stabiliser l'économie : réduction de la dette publique égale à 80 % du PIB, limitation de la dévaluation du forint, baisse des taux d'intérêts directeurs, lutte contre une inflation supérieure à 10 %. Ceci passe cependant par des mesures douloureuses telles que des réductions de prestations sociales de l'État, des ajustements salariaux et une limitation des importations.

1997-2012 : Retour de la prospérité et rechute

Entre 1997 et 2008, la croissance moyenne est voisine de 5 %. 1998 marque une rupture dans l'évolution de l'inflation : pour la première fois depuis dix ans, elle affiche une baisse sensible et s'accompagne d'une accélération du rythme de la croissance pendant trois années consécutives.

Alors qu'en 1990, le secteur privé représentait seulement 10 % du PIB, il en représentait dix ans plus tard plus de 80 %.

La Hongrie n'a toutefois pas su continuer à assainir ses finances publiques et notamment réduire les déficits sociaux et financer son système de fonds de pension, entré en vigueur en 1998. Elle a été l'un des pays d'Europe centrale les plus durement touchés par la crise financière internationale de 2008, ayant réchappé à la faillite grâce à l'intervention du FMI. Sa situation économique s'aggrave dangereusement depuis cette période, au point qu'elle est devenue la principale source d'inquiétude de la région.

Médiathèque sur la Hongrie